Typiquement, prenons le cas de X en colère contre le comportement de médecins dans tel établissement. Je l'invite à écrire une lettre qui dit sa colère et à leur envoyer ==> Croyance bien connue en retour : "mais ça sert à rien"...
Faux! "D'où savez-vous que ça ne sera pas la 25ème lettre qu'ils reçoivent et qu'un truc va finalement bouger? Comment savez-vous que votre lettre ne va pas créer une réaction extérieure de "je m'en fous" et qu'en vrai intérieurement ça fera quelque chose?"
L'IMPACT N"EST JAMAIS NUL. Evidemment que votre démarche de dire aura un impact. Et c'est le premier intéret de la démarche.
C'est comme semer une graine : c'est pas parce qu'on sème une graine qu'elle va forcément germer, mais notre boulot, c'est de la semer. Après il y a les conditions climatiques etc.. : peut-être qu'elle germera dans trois ans.
Le deuxième grand intéret : vous aurez fait votre part. Vous aurez respecté votre parole, et ça c'est super important.
Si je dis les choses pour que l'autre change, alors je vais me sentir déprimé, dans un truc inutile. Mais si je dis pour respecter ma parole, alors j'assume mes 50% et je défends la parole de mon enfant intérieur dans une douleur -enfant dont je suis le parent aujourd'hui : peut-être qu'il l'avait exprimé petit cette douleur mais le parent extérieur n'en faisait cas. Alors attention de ne pas continuer à faire la même chose, en s'envoyant comme message "tais-toi et personne n'y prétera attention." Car là non seulement on reprocherait aux autres de ne pas nous écouter ("ça sert à rien d'aller parler, ils vont pas m'écouter") mais on ferait exactement pareil envers soi...
Donc, c'est important et approprié de moi me soutenir, soutenir ce qui se passe à l'intérieur de moi. C'est là ma part, et ça je peux le changer.
C'est en fait adopter cette posture : "quelquesoit la façon dont c'est reçu, moi au moins j'ai dit ce que je pensais : ce que j'ai à dire est important : Je suis de mon coté, je me soutiens, quoi qu'ils en font en face"
...Pour aller plus loin
Deux problèmes derrière :
1) Comme si le besoin d'expression devait être légitimé par son efficacité ==> Attention à cette croyance ==> On s'en fout de l'efficacité, parler, c'est ma part. (Cf ça ne sert à rien de dire Aîe quand on a mal mais c'est bien de le dire). Je suis entendue dans tous les cas. Après je ne suis pas responsable de ce qu'ils en font. Et j'ai même le droit de répéter, d'insister.
2) Derrière l'argument "non mais les autres ne vont pas m'écouter", c'est en fait la peur de s'entendre dire et d'assumer : c'est souvent ça le vrai truc en dessous, qu'on a quasi tous...
Est-ce que ça vous évoque quelquechose?
Avez-vous aujourd'hui dans votre vie des choses à exprimer? Votre parole à soutenir?
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